Cris & chuchotements c'est 23 femmes-artistes qui exposent dessins, estampes, sculptures, photographies... en juillet et août 2009 tous les jours de 11h à 19h au Centre Wallonie-Bruxelles 127/129, rue Saint-Martin 75004 Paris. L'exposition Cris & chuchotements explore les thèmes de l'identité, de l'intimité et de l'imaginaire féminins. Celles-ci ne représentent ni une tendance, ni un mouvement mais des individualités. L'exposition, traite avant tout d'un certain type de regard, un regard bien particulier qui dévoile et retient, explose et émeut, crie et chuchote. Elle témoigne de l'approche décrispée d'une génération d'artistes femmes qui, après être allées au combat à la fin des années 60 pour défendre un art avant tout féministe et revendicateur, assument désormais pleinement leur genre. L'ironie, la dérision, l'autodérision y côtoient la tendresse et l'introspection dans un fascinant mélange d'expressions et d'émotions contradictoires. Après avoir été présentée au Centre de la Gravure et de l'Image imprimée de la Louvière (Belgique) du 20 septembre 2008 au 4 janvier 2009 à l'occasion de son 20ème anniversaire, c'est au Centre Wallonie-Bruxelles à Paris que l'exposition Cris & chuchotements (dont le titre n'est pas sans rappeler le film éponyme d'Ingmar Bergman) fait l'objet d'une nouvelle présentation. Si les oeuvres exposées dépassent largement le monde de l'imprimé, l'estampe et le livre y apparaissent comme une des pratiques de prédilection des artistes sélectionnées. La discipline, l'astreinte et la lenteur de la mise en oeuvre des techniques de la gravure sont évoquées par certaines artistes comme une pratique apaisante, voire libératrice ; comme un remède à l'angoisse pour d'autres.
Les cris, qu'ils soient sonores ou muets, violents ou ironiques, prédominent dans le premier axe de l'exposition à travers des démarches où l'exploration du corps féminin occupe une place centrale, dans la continuité de l'influence libératrice d'artistes comme Louise Bourgeois et Nancy Spéro. Depuis la fin des années 80, le sujet du corps féminin sexué suscite un regain d'intérêt chez les artistes femmes. Des corps douloureux ou exultants, entiers ou morcelés, entrailles ou épidermes notamment dans les estampes et les sculptures de verre aux formes organiques de Laurence Dervaux, les gravures et autoportraits photographiques de Kiki Smith, les photographies des performances d'Ana Mendieta ainsi que les stèles de Chantal Hardy, hommage à toutes les femmes malmenées. Des corps féminins, endurant la souffrance également chez Louise Bourgeois, Sylvie Canonne, Isabelle Happart, Izabella Gustowska, Frédérique Loutz, Nancy Spero. Dans le deuxième axe de l'exposition où l'introspection domine, l'intimité du quotidien et les secrets de famille se chuchotent. Images de l'enfance (Louise Bourgeois, Bénédicte Henderick), de la maternité (Sylvie Canonne, Anne De Gelas) et travaux de dames apparaissent dans des évocations aussi tendres (Marie-France Bonmariage) que féroces (Françoise Pétrovitch).
Par ailleurs, récits, fables et contes mêlant textes et photos, rêve et réalité, fictions et mythologies individuelles, court-cricuitent les sphères du privé et du public et posent ainsi la question du pouvoir de l'image et de la véracité des archives documentaires dans les oeuvres d'Annick Blavier, Carole Benzaken, Sophie Calle, Valérie Carro, Sylvie Eyberg, Myriam Hornard, Ingrid Ledent, Frédérique Loutz, Agathe May et Annette Messager.
Par ailleurs, récits, fables et contes mêlant textes et photos, rêve et réalité, fictions et mythologies individuelles, court-cricuitent les sphères du privé et du public et posent ainsi la question du pouvoir de l'image et de la véracité des archives documentaires dans les oeuvres d'Annick Blavier, Carole Benzaken, Sophie Calle, Valérie Carro, Sylvie Eyberg, Myriam Hornard, Ingrid Ledent, Frédérique Loutz, Agathe May et Annette Messager.
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