dimanche 30 août 2009

Les rencontres d'Arles Photographies 2009

Les rencontres d'Arles Photographies 2009 propose cette année 66 expositions dans l'exceptionnel cadre arlésien (églises du XIIè siècle, bâtiments industriels...), des spectacles utilisent le patrimoine romain et la théâtralité de la ville pour raconter la photographie comme nulle part ailleurs. L'essentiel des programmes présentés sont des productions inédites pour Arles souvent demandées ensuite dans le monde entier. La mise en scène des expositions fait l'objet d'un travail particulier réalisé en liaison avec les artistes, les commissaires d'expositions, venus des plus grandes institutions internationales et avec l'équipe des Rencontres. Parmi ces nombreuses expositions j'ai opté, bien conseiller par ma sœur, pour Nan Goldin et ses invités. The ballad of sexual dependency est le journal intime visuel de Nan Goldin qui l'a rendu célèbre. Depuis plus de trente ans, elle fait la chronique de sa vie et de sa famille élargie à Boston, Berlin, Londres, Tokyo, en Egypte et dans le Lower East Side new-yorkais. Cette exploration l'a amenée à bâtir un portrait de son univers et de notre époque. The ballad of sexual dependency est une série de diaporamas de la photographe projetées en musique pendant près d'une heure.
Parmi ses invités, on découvrira ou redécouvrira le travail de :
  • David Armstrong : Images réalisées au cours des dix dernières années, de la mode aux portraits.
  • Marina Berio : Des lumières d'ateliers d'artistes, des routes, des tunnels, la campagne, évoquent le voyage et le passage dans des négatifs photographiques redessinés au fusain sur papier par la photographe.
  • Jean-Christian Bourcart : Reflet de la pauvreté ordinaire cachée derrière les stigmatisations et les stéréotypes.
  • Antoine d'Agata : Aux limites de l'acte photographique : un journal intime.
  • JH Engström : Narration autobiographique de la vie quotidienne du photographe et de sa famille.
  • Christine Fenzl : Avec les portraits de jeunes de divers pays vivant dans des situations urbaines extrêmes. Christine Fenzl leur donne l'occasion de témoigner de leur quotidien.
  • Jim Goldberg : Le photographe américain suit la vie de jeunes désoeuvrés qui habitent les banlieues de Los Angeles.
  • Leigh Ledare : Exploration brutale et intime de la relation ambiguë entre l'artiste et sa mère.
  • Boris Mikhailov : Témoignage en temps de guerre dans la Russie froide et bleutée.
  • Anders Petersen : Les photographies en noir et blanc d'Anders Pertersen effleurent notre réalité dans un style documentaire intime et personnel.
  • Jack Pierson : La fascination qu'exercent sur l'artiste la Floride, le Massachusetts et la Californie, font l'objet de photographies qui prennent vie sur les murs.
  • Lisa Ross : Eléments de la transcendance et de la dévotion : structures délicates et matériaux éphémères dans un paysage désertique.
  • Anneliers Strba : Voilà plusieurs décennies qu'Annelies Strba photographie les membres de sa famille dans une vision nostalgique du temps passé, documentant les relations humaines, l'enfance et l'apprentissage de la vie.

dimanche 23 août 2009

Inglourious Basterds

Dans la France occupée de 1940, Shosanna Dreyfus assiste à l'exécution de sa famille tombée entre les mains du colonel nazi Hans Landa. Shosanna s'échappe de justesse et s'enfuit à Paris où elle se construit une nouvelle identité en devenant exploitante d'une salle de cinéma. Quelque part ailleurs en Europe, le lieutenant Aldo Raine forme un groupe de soldats juifs américains pour mener des actions punitives particulièrement sanglantes contre les nazis. "Les bâtards", nom sous lequel leurs ennemis vont apprendre à les connaître, se joignent à l'actrice allemande et agent secret Bridget von Hammersmark pour tenter d'éliminer les hauts dignitaires du Troisième Reich. Leurs destins vont se jouer à l'entrée du cinéma où Shosanna est décidée à mettre à exécution une vengeance très personnelle...
Mise en scène inventive pour ce sujet grave et délicat abordé par Tarantino qui conserve une âme de gamin. Il fallait avoir un sacré talent pour réaliser cette grande fresque romanesque tout en triturant l'histoire. Je n'irai pas jusqu'à dire que ce film est celui de la maturité du réalisateur, mais c'est une belle réussite... La première scène est poignante, pesante, encore un sacré talent pour parvenir à créer un tel suspense, un tel malaise sans même être borderline. Enfin, un casting soigné où chaque personnage évolue parfaitement dans son rôle.

samedi 22 août 2009

Né dans la rue - Graffiti

Depuis les années 80, le graffiti est devenu un phénomène mondial qui a gagné notamment l'Europe et l'Amérique du Sud. En même temps il s'est diversifié dans sa forme. Aujourd'hui, les artistes qui travaillent dans la rue emploient également d'autres techniques que la peinture à la bombe, comme par exemple l'affichage, le collage ou encore le pochoir. Certains ne considèrent pas leur travail comme étant directement issu du graffiti, d'autres au contraire revendiquent haut et fort cet héritage, en employant le lettrage, l'illustration ou la peinture à la bombe. La Fondation Cartier a proposé à une dizaine d'artistes parmi les figures les plus importantes de la scène contemporaine mondiale, de créer des oeuvres spécialement pour l'espace d'exposition du rez-de-chaussée. Le graffiti a pris son essor à New York au début des années 70, quand de jeunes adolescents vivant dans des quartiers défavorisés, comme Brooklyn ou le Bronx ont commencé à écrire, à taguer leur nom sur les murs de leur quartier, puis dans les moyens de transport comme les bus ou les trains. Pour eux, le graffiti est avant tout une manière de laisser sa trace, sa marque. Ce phénomène devient une vraie mode. Bientôt tags et graffiti se diffusent dans toute la ville et des trains en sont couverts, à l'intérieur comme à l'extérieur. Pour se distinguer les uns des autres, les graffeurs ou writers commencent à élaborer des styles originaux, puis à agrémenter leurs signatures de motifs, d'étoiles et de couleurs. Les graffiti deviennent de plus en plus élaborés et aussi de plus en plus grands : ils finissent par recouvrir de bas en haut les rames des métros. On peut en voir des exemples sur les photos de John Naar, Henry Chalfant et Martha Cooper. Au début des années 80, ces fresques aux couleurs vives et aux motifs inspirés de la bande dessinée et de la publicité attirent l'attention des galeries et des médias. Alors qu'il était jusque-là considéré uniquement comme une nuisance, le graffiti commence à être reconnu comme une forme d'art. certaines galeries new-yorkaises vont exposer les oeuvres de graffeurs et ces derniers vont au fur et à mesure travailler sur des toiles et un peu moins dans la rue. Au cours de cette exposition, j'ai regretté un peu le manque de recul pour certaines œuvres et surtout le manque d'éclairage pour l'ensemble. Une exposition intéressante malgré tout, elle vous donnera l'occasion de découvrir une forme d'art omniprésente et en perpétuelle évolution, de renouveler ainsi le regard que vous portez sur votre ville, sur la ville ! Keith Haring a forcément une belle place, il a aussi une vidéo. Né dans la rue - Graffiti se tient à la Fondation Cartier pour l'art contemporain du 7 juillet au 9 novembre 2009. A voir, surtout si vous avez loupé Le Tag au Grand Palais d'Alain-Dominique Gallizia (voir mon article ici dans les rubriques Street Art ou Graffiti) !

mardi 18 août 2009

Partir

Suzanne a la quarantaine. Femme de médecin et mère de famille, elle habite dans le sud de la France, mais l'oisiveté bourgeoise de cette vie lui pèse. Elle décide de reprendre son travail de kinésithérapeute qu'elle avait abandonné pour élever ses enfants et convainc son mari de l'aider à installer un cabinet. A l'occasion des travaux, elle fait la rencontre d'Ivan, un ouvrier en charge du chantier qui a toujours vécu de petits boulots et qui a fait de la prison. Leur attraction mutuelle est immédiate et violente et Suzanne décide de tout quitter pour vivre cette passion dévorante. Un film de Catherine Corsini avec Kristin Scott Thomas, Sergi Lopez et Ivan Attal dans les rôles principaux. Parfaite réussite de la part de la réalisatrice pour ce film modeste et au lyrisme sobre. Les trois acteurs sont excellents de justesse. Je recommande.

dimanche 9 août 2009

La Forlane

Bernard Houlier, flûtiste, et Geneviève Tamas, claveciniste, sont membres de l'ensemble de musique ancienne La Forlane qui s'attache à perpétuer les traditions musicales des 16ème, 17ème & 18ème siècle. Suivant les circonstances La Forlane se compose de deux à cinq musiciens. Les instruments utilisés sont des copies d'instruments d'époque ce qui permet de retrouver les sonorités originales de cette musique que l'on qualifie actuellement de baroque et qui se réfère à de très grands compositeurs européens tels que Handel, Telemann, Couperin, Bach, Philidor, Loeillet, Rameau, Frescobaldi, Vivaldi... etc. Geneviève Tamas et Bernard Houlier participent à de nombreux concerts soit avec La Forlane, soit en collaboration avec d'autres ensembles instrumentaux et vocaux. Ces concerts ont le plus souvent lieu dans le sud de l'Ile de France, cependant des concerts sont régulièrement donnés à Paris et en province. C'est le cas du concert auquel j'ai assisté en l'église Saint-Barthélémy de Cruzy-Le-Chatel le 9 août 2009. Un concert exceptionnel dont voici le programme :

Diego Ortiz (ca 1510, ca 1570)
Extraits du Trattado de Glosas de 1553
Goerg Friedrich Händel (1685 - 1759)
- Sonate HWV 369 en Fa majeur pour flûte alto et clavecin
Georg Philip Telemann (1681 - 1767)
Sonte TWV 41F2 en Fa majeur pour flûte alto et clavecin
François Rossé (1945 - ?)
Daphnoë pour flûte ténor
Pierre Danican-Philidor (1681 - 1731)
Suite en sol mineur op1 n°5 pour flûte alto et clavecin
François Couperin (1668 - 1731)
Les Sylvains pour clavecin
Jean-Basptiste Loeillet de Gant (1688 - ?)
Sonate en La mineur op1 flûte alto et clavecin

dimanche 2 août 2009

Chris & chuchotements

Cris & chuchotements c'est 23 femmes-artistes qui exposent dessins, estampes, sculptures, photographies... en juillet et août 2009 tous les jours de 11h à 19h au Centre Wallonie-Bruxelles 127/129, rue Saint-Martin 75004 Paris. L'exposition Cris & chuchotements explore les thèmes de l'identité, de l'intimité et de l'imaginaire féminins. Celles-ci ne représentent ni une tendance, ni un mouvement mais des individualités. L'exposition, traite avant tout d'un certain type de regard, un regard bien particulier qui dévoile et retient, explose et émeut, crie et chuchote. Elle témoigne de l'approche décrispée d'une génération d'artistes femmes qui, après être allées au combat à la fin des années 60 pour défendre un art avant tout féministe et revendicateur, assument désormais pleinement leur genre. L'ironie, la dérision, l'autodérision y côtoient la tendresse et l'introspection dans un fascinant mélange d'expressions et d'émotions contradictoires. Après avoir été présentée au Centre de la Gravure et de l'Image imprimée de la Louvière (Belgique) du 20 septembre 2008 au 4 janvier 2009 à l'occasion de son 20ème anniversaire, c'est au Centre Wallonie-Bruxelles à Paris que l'exposition Cris & chuchotements (dont le titre n'est pas sans rappeler le film éponyme d'Ingmar Bergman) fait l'objet d'une nouvelle présentation. Si les oeuvres exposées dépassent largement le monde de l'imprimé, l'estampe et le livre y apparaissent comme une des pratiques de prédilection des artistes sélectionnées. La discipline, l'astreinte et la lenteur de la mise en oeuvre des techniques de la gravure sont évoquées par certaines artistes comme une pratique apaisante, voire libératrice ; comme un remède à l'angoisse pour d'autres.
Les cris, qu'ils soient sonores ou muets, violents ou ironiques, prédominent dans le premier axe de l'exposition à travers des démarches où l'exploration du corps féminin occupe une place centrale, dans la continuité de l'influence libératrice d'artistes comme Louise Bourgeois et Nancy Spéro. Depuis la fin des années 80, le sujet du corps féminin sexué suscite un regain d'intérêt chez les artistes femmes. Des corps douloureux ou exultants, entiers ou morcelés, entrailles ou épidermes notamment dans les estampes et les sculptures de verre aux formes organiques de Laurence Dervaux, les gravures et autoportraits photographiques de Kiki Smith, les photographies des performances d'Ana Mendieta ainsi que les stèles de Chantal Hardy, hommage à toutes les femmes malmenées. Des corps féminins, endurant la souffrance également chez Louise Bourgeois, Sylvie Canonne, Isabelle Happart, Izabella Gustowska, Frédérique Loutz, Nancy Spero. Dans le deuxième axe de l'exposition où l'introspection domine, l'intimité du quotidien et les secrets de famille se chuchotent. Images de l'enfance (Louise Bourgeois, Bénédicte Henderick), de la maternité (Sylvie Canonne, Anne De Gelas) et travaux de dames apparaissent dans des évocations aussi tendres (Marie-France Bonmariage) que féroces (Françoise Pétrovitch).
Par ailleurs, récits, fables et contes mêlant textes et photos, rêve et réalité, fictions et mythologies individuelles, court-cricuitent les sphères du privé et du public et posent ainsi la question du pouvoir de l'image et de la véracité des archives documentaires dans les oeuvres d'Annick Blavier, Carole Benzaken, Sophie Calle, Valérie Carro, Sylvie Eyberg, Myriam Hornard, Ingrid Ledent, Frédérique Loutz, Agathe May et Annette Messager.

Les Stèles de la Création

Du 18 juin au 28 août 2009 tous les jours de 11h à 19h se tient Les Stèles de la Création, dans l'enceinte de l'église de la Madeleine à Paris. Vous y découvrirez des sculptures d'artistes du XXIè siècle qui croient à la matière, à l'espace et la lumière. Beaucoup d’entre eux ont conçu une œuvre spécialement pour cette première manifestation. Ils ont bien sûr été influencés, inspirés, par la fonctionnalité du site, tant sur le plan spirituel que du point de vue de l’urbanisme et de l’architecture monumentale ou intime.

samedi 1 août 2009

Wathever works

Boris Yellnikoff est un génie de la physique qui a raté son mariage, son prix Nobel et même son suicide. Désormais, ce brillant misanthrope vit seul, jusqu'au soir où une jeune fugueuse, Melody, se retrouve affamée et transie de froid devant sa porte. Boris lui accorde l'asile pour quelques nuits. Rapidement, Melody s'installe. Les commentaires cyniques de Boris n'entament pas sa joie de vivre et peu à peu, cet étrange couple apprend à cohabiter. Malgré son esprit supérieur, Boris finit par apprécier la compagnie de cette simple jeune femme et contre toute attente, ils vont même jusqu'à se marier, trouvant chacun leur équilibre dans la différence de l'autre. Un an plus tard, leur bonheur est troublé par l'arrivée soudaine de la mère de Melody, Marietta. Celle-ci a fui son mari, qui l'a trompée avec sa meilleure amie. Découvrant que sa fille est non seulement mariée, mais que son époux est un vieil excentrique bien plus âgé qu'elle, Marietta s'évanouit. Pour détendre l'atmosphère, Boris emmène Melody et sa mère au restaurant avec un ami, Leo Brockman... Un film de Woody Allen avec Larry David et Evan Rachel Wood dans les rôles principaux. Wathever works, est une comédie intelligente et pétillante sur un thème cher à Woody Allen, la relation amoureuse entre un homme d'âge mûr et une jeune femme. Le fait que l'acteur principal s'adresse directement au public, tout comme dans The Purple Rose of Cairo, créé un véritable effet de surprise et offre un rythme dynamique à cette comédie. Un vrai Woody, un vrai plaisir !