"Les grands tableaux qui se forment peu à peu dans mon cœur", c'est par ces mots, exprimant son attachement profond à la peinture que Kandinsky évoque, dans une lettre de 1915 à sa compagne Gabriele Münter, les œuvres qu'il projette de réaliser. Le centre Pompidou, la Städtische Galerie im Lenbachhaus de Munich et le Solomon R. Guggenheim de New York, qui rassemblent les trois plus importantes collections publiques d'oeuvres de Kandisnsky, associés à d'autres institutions et collections privées, rendent hommage à cet artiste majeur en organisant conjointement l'exposition d'une centaine de tableaux de grand format, réalisés entre 1907 et 1942. Grâce à un accrochage chronologique, complété à Paris par des salles consacrées aux publications et dessins qui ont récemment enrichi le fonds Kandinsky, l'exposition retrace l'itinéraire artistique du peintre en soulignant les évènements qui articulent sa vie et son oeuvre, et en particulier ceux de l'année 1921 où il devient un exilé. L'atmosphère russophile de Paris qui encourage ses premières grandes toiles, son installation à Munich en 1908, la Première guerre qui le ramène en Russie où il assiste à la Révolution d'Octobre, son arrivée au Bauhaus à Weimar en 1922 et la fermeture de l'école à Berlin en 1933, l'Exposition internationale de Paris en 1937, ces étapes sont autant de repères pour aborder les œuvres de Kandinsky dans le contexte de leur création. Au-delà du mythe d'une abstraction coupée du monde, l'exposition permet d'assister à la genèse des choix esthétiques de l'un des plus grands artistes du 20è siècle.
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